La semaine dernière, des automobilistes circulant sur la RD 951 à Beaugy, entre le rond-point et le pont enjambant le Beuvron, ont été surpris par la présence d’un groupe d’une dizaine de personnes s’affairant en bordure de la chaussée. Celles-ci participaient à un stage d’initiation à la construction et à la restauration d’ouvrages en pierres sèches, organisé par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de la Nièvre, basé à Nevers, en collaboration avec la Fédération française des professionnels de la pierre sèche (FFPPS).
Avec un murailler professionnelCe stage, encadré par Martin Muriot, artisan murailler professionnel, également spécialiste en toiture en lauze, habitant Tournus, en Saône-et-Loire, a débuté lundi et a réuni une vingtaine de stagiaires (hommes et femmes dont le nombre était pratiquement le même), dont l’âge allait d’une vingtaine d’années à soixante-dix ans, répartis en deux groupes. Des stagiaires habitant Clamecy et ses environs mais aussi Baye, Gien-sur-Cure, Noison, Nevers. Le premier groupe, comprenant neuf stagiaires, a œuvré du lundi au mercredi ; le deuxième, comptant huit personnes, du jeudi au samedi.
« La construction de murs en pierres sèches s’est développée avec l’instauration du cadastre napoléonien qui marque le début de la propriété. On constituait des pierriers et on avait ainsi la matière première », explique Christophe Joly, architecte au CAUE 58 qui, avec Virginie Jules, documentaliste au CAUE 58, s’est rendu à plusieurs reprises sur le chantier. « En 2022, j’avais participé à un stage, encadré par un murailler, organisé par le Parc régional du Morvan, à Saint-Agnan. L’année dernière, en juillet, nous avons organisé un premier stage d’initiation à Marzy, près de Nevers. Le chantier s’est déroulé à un carrefour de trois rues et a réuni près d’une vingtaine de stagiaires. »
Ce stage, à Clamecy, financé par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), s’adressait aux professionnels du cadre de vie (artisans, personnels techniques de collectivité, architectes, paysagistes) mais aussi aux particuliers. « Nous avons enregistré la présence de plusieurs architectes, mais pas d’artisans ni de personnels techniques de collectivité. En revanche, plusieurs particuliers étaient présents », ajoute-t-il. Ainsi, dans le premier groupe, figuraient deux architectes, Élise et Charles, deux membres de l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (UDAP 58) dans laquelle travaille l’architecte des Bâtiments de France, à savoir Artus, le secrétaire, ainsi que sa compagne Angélique, professeure des écoles, et Lucie, ingénieure et son compagnon, Bertrand, doctorant dans le domaine scientifique. Ainsi que trois particuliers, Yves, Sylvie et Béatrice, de Corvol-l’Orgueilleux, motivés par des projets personnels de rénovation de murs. « Je suis venue pour apprendre, mais aussi pour transmettre. Je souhaiterais qu’un atelier soit organisé à Corvol-l’Orgueilleux où l’on trouve de nombreux murs en pierres sèches », souligne ainsi Béatrice.
Le premier jour, les stagiaires ont procédé au démontage partiel du mur, long de près d’une vingtaine de mètres, situé le long d’une propriété privée qui était en très mauvais état. Ils ont procédé à un premier tri suivant le type de pierres (pour le blocage, pour le parement), la taille, l’épaisseur. Ils ont construit un socle pour asseoir le mur qui doit comporter le moins de vide possible. Les stagiaires, qui étaient également ensemble le midi, lors de la pause pique-nique prise dans le square Maryse-Martin près du Beuvron, ont alterné trois postes (pose, tri, taille). Le chantier a bénéficié de l’apport de pierres acheminées par des ouvriers des services techniques de la Ville.